Amer, installation in situ, béton et fer à béton, 2018
Une surface de béton d’un centimètre d’épaisseur recouvre une partie du sol de l’espace d’exposition, un tapis de matière en transformation, invitant le spectateur à expérimenter une sculpture entre deux états. Les traces du temps imprègnent la couleur brunâtre de cette plage mise à sécher, puisque le processus de recouvrement s’est étendu sur plusieurs jours. Une façon de mesurer l’espace et le temps de l’exposition, en détournant l’utilisation habituelle de cet emblème du rendement architectural et voué à la pérennité. La construction ramenée au sol devient une tentative d’usurpation de la verticalité traditionnelle de la sculpture et devient, en référence au postulat de la pratique de l’installation, partie intégrante de l’espace d’exposition, elle dépend de lui et s’y adapte. Il s’agit d’une architecture désossée, presque schématique, d’une sculpture temporaire qui fait plus empreinte d’un espace-temps que construction mobile et autonome.